Un peu tard pour jouer dans le petit parc... [pv Seiki pas d'amour 8D]

Ne bougeant pas pour le moment, Seiki observa du coin de l'œil les mystérieuses réactions de la créature. Et à nouveau son cœur se serra. Cet air si triste.. ces yeux si perdus qui se rouvraient devant lui. Et ce discours empli d'incompréhension et d'amertume. Puis ces quelques mots, presque vides de sens : "Mais il est partit". Combien n'auraient-ils pas compris ce bout de phrase dans un tel contexte ? Pourtant, mélangée aux réactions du rouquin, Seiki crut la comprendre, ou tout du moins en saisir le sens profond, et un léger sourire étira à nouveau ses lèvres. Sourire empli de divers sentiments, dont le soulagement et la compassion.

Intérieurement, il avait comme ce sentiment que le danger s'était envolé ; que la légère vague de folie qui avait semblé s'éprendre de l'être face à lui s'était enfuie aussi vite qu'elle était apparue.
Alors, doucement, il se releva et s'approcha du rouquin. Tout cela pour s'accroupir face à lui et lui tendre la main. Une main bienveillante et généreuse, une main destinée à lui apporter un soutient sûrement inimaginable, voir même répugnant à ses yeux.

Toutes ces questions qui avaient fusé mollement des lèvres de la créature.. l'elfe répondit partiellement à la première : il n'aimait pas afficher son statut de roi, et les quelques humains environnants étaient déjà bien trop à son goût. Qui sait, cela aurait même peut-être pu être mal vu, qu'un chef féérique se comporte comme il s'était comporté ce soir en de tels lieux.

-Qui je suis ? Je m'appelle Seiki.. Comme tu as pu le voir, je suis en grande partie elfique mais j'ai aussi pour moitié du sang de nymphe.. Mais ce n'est pas tout... Le reste, je te le dirais peut-être, tout à l'heure, lorsqu'on sera en plus petit comité, hm ?

Puis, alors qu'il avait simplement tendu sa main afin de ne pas "effrayer" cette créature farouche, Seiki se décida finalement à aller chercher les doigts de son partenaire de son propre chef. Afin de lui montrer que non, il ne lui laissait pas la liberté d'accepter son aide. Qu'il pouvait le rejeter autant qu'il le voudrait, il reviendrait.
Parce que, cela pouvait paraître bizarre mais Seiki ne pouvait s'empêcher ces égards protecteurs à l'encontre de ce pseudo-elfe de sûrement quelques courtes et longues années plus jeune que lui. Peut-être était-ce qu'il ne supportait pas ce vide dans ces yeux, lui qui aimait tant profiter de la vie, de tous ses vices et de tous ses plaisirs.. Il aurait presque préféré n'y voir toujours que cette haine et cette hargne qui les avait habité il y a quelques minutes encore. Alors il aurait pu détester ce rouquin et souhaiter sa mort. Mais pas ce vide, pas ce total manque de vie..

-Tant qu'à ce que je veux, je ne le sais pas moi même... Et ne me demande pas pourquoi j'aurais pitié de toi.

Alors, il se redressa, entraînant le rouquin à faire de même en attirant son bras vers lui avant de le lâcher, espérant tout de même que celui-ci n'ait pas un soudain mouvement de recul et de refus.

Et, un sourire cette fois-ci à nouveau bien moqueur et amusé aux lèvres, il se retourna vers le pauvre humain que le rouquin avait traumatisé. Maintenant que les plus grands risques étaient partis il pouvait à nouveau faire le malin, et, ancrant son regard dans celui de l'humain toujours à terre, ironisa légèrement la situation.

-T'as eu peur hein ? Bhou !

Imitant vivement le geste avec les mains, Seiki laissa échapper un rire et attrapa à nouveau le rouquin par la manche, l'entraînant un peu à l'écart.
Il avait voulu lui montrer, par ses réactions envers l'humain, par cette façon de dédramatiser la situation, que ce qu'il venait de faire ici ne lui importait que peu...

-Alors.. Dis-moi, si je te dis qui je suis, tu me diras qui tu es ?

Bien sûr, il y avait ce risque que la créature ne daigne même pas avoir une once de curiosité envers sa propre identité.. Mais Seiki espérait qu'il ait su l'intriguer assez pour s'infiltrer assez loin dans l'esprit du rouquin.